Par Nicolas FAUCHER.
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Résumé
Régulièrement, la question de la tarification des services publics refait surface, notamment à l’occasion des hausses traditionnelles du 1er juillet du prix du ticket de métro, du tarif du gaz ou de l’électricité, voire de façon plus insidieuse lors de discussions relatives aux frais d’inscription dans les établissements d’enseignement.
Le plus souvent, on apporte à ces questions une réponse « mécanique », irréfléchie, sous forme de sentences définitives : « c’est à l’usager à payer » – « plus on consomme, plus on doit payer » – « il faut responsabiliser l’usager » – … Le secteur des transports urbains n’échappe pas à cette règle.
Le rapport publié le mois dernier par l’Institut Montaigne sur le transport de voyageurs (« Transport de voyageurs : comment réformer un modèle à bout de souffle ? ») s’inscrit dans cette perspective trop simplificatrice, voire simpliste, du problème.
Elargir le champ de la réflexion sur la tarification des services publics est indispensable pour aboutir enfin à des propositions plus efficaces économiquement, plus justes socialement, et plus vertueuses écologiquement. Les transports urbains sont en tout premier lieu concernés.
Notre contribution vise à considérer le transport public comme un droit fondamental, au même titre que la santé ou l’éducation, et non comme un service « consommable » facultatif, optionnel, pour lequel le tarif devrait être effectivement considéré comme un droit d’usage et représenter la part majoritaire de son financement.
Dès lors, la fixation du tarif à son « juste » niveau relève d’un arbitrage entre une vision élargie de la Collectivité, qui bénéficie dans son ensemble d’un usage maximisé de son réseau de transport, et une vision restreinte aux seuls usagers, qui seraient doublement pénalisés par une hausse du ticket.
En contrepoint des recommandations formulées par l’Institut Montaigne, nous défendons donc la mise en œuvre de trois propositions relatives à la tarification du transport urbain :
Proposition 1 : Communiquer auprès des usagers, des contribuables et des élus, sur le coût réel de l’ensemble des modes de transport, intégrant les externalités.
Proposition 2 : Transférer la compétence stationnement à l’Autorité Organisatrice des Transports Urbains, de manière à intégrer les recettes à son compte-transport.
Proposition 3 : Engager, dans chaque agglomération, une étude de l’impact économique, environnemental et social du passage à la gratuité des transports publics, sans préjugé idéologique.
1 comment
GUILLEN Jean Luc says:
Jan 11, 2013
Encore une fois vous ne posez pas la question principale.
En effet il ne faut pas chercher à améliorer les transports collectif (même gratuit) mais à en comprendre les usages.
La vrai question est globale : comment diminuer les transports individuels ou collectif ?
L’objectif étant de réduire les encombrements routiers en réduisant les gaz à effet de serre, mais surtout réduire le temps de transport pour les usagers.
Si à l’heure actuel nous sommes écovores, comment se fait il que le temps et la distance de transport maison/travail s’est allongé ?
Ne peus t on trouver une alternative à cet éat de fait sans pour autant dépenser les deniers d’état si rares de nos jours ?
Une piste peut être suite au sondage paru dans http://www.terrafemina.com/culture/culture-web/articles/19686-smart-cities-la-ville-du-futur-cest-maintenant.html : »Le « quotidien à distance » se développe, la ville s’équipe
Au-delà du volet transport, la ville connectée concerne tous les aspects du quotidien de ses habitants, et notamment leur vie professionnelle. Mobilité et travail font peu à peu bon ménage : pour le sociologue Bruno Marzloff, qui parle de « quotidien à distance », « « le travail mobile », ou télétravail pour certains, mobilise les technologies et peut à l’occasion épargner des déplacements motorisés stressants ». Ainsi, plus d’un tiers des personnes interrogées (34%) se disent intéressées par la mise à disposition dans les villes de centres de télétravail équipés pour pouvoir travailler « à son rythme » et à distance. Un « très bon score » selon Cécilia Durieu, cofondatrice de Greenworking, cabinet de conseil spécialisé dans le développement du télétravail, pour qui cela révèle un fort potentiel de développement du travail dans les télé-centres et autres tiers lieux de travail. »
ex « 31% des sondés souhaitent Disposer dans les villes de centres de télétravail équipés pour pouvoir travailler à son rythme » : voila une nouvelle approche des déplacements. Le chiffre est étonnant car jamais les politiques, ou très peu, n’ont abordé la problématique du télétravail ou des centres de télétravail.
Voila le vrai sujet de reflexion : comment utiliser les nouvelles technologies pour réduire les déplacement maison/travail (ou école)? Comment gagner du temps sur les transports pour mieux collaborer à la vie de proximité du foyer ?
cordialement JL GUILLEN