Bastien BEDOSSA, Grégoire BOUTIGNON et Corentin SIVY (coordination)
Avec la participation de Florian BERCAULT, Agathe CAGE, Mehdi MAHAMMEDI-BOUZINA et Grégoire POTTON
« Heureusement que l’électricité et l’éclairage électrique ont pu se répandre avant que les vendeurs de bougies réussissent à s’organiser ». Cette affirmation de bon sens aurait pu être choisie comme slogan de la COP 21. Alors que conduire la transition énergétique représente désormais une opportunité économique et sociale en plus d’être une nécessité écologique, il ne faut plus hésiter une seule seconde et arrêter de se poser la question « faire ou ne pas faire ? ». C’est à la question « comment faire ? » qu’il faut apporter des réponses concrètes et immédiates.
La révolution de l’énergie peut venir de la mobilisation de toute une génération qui a grandi dans un monde où le respect de l’environnement et des milieux de vie ont pris leur place dans les consciences, un monde où les groupes sociaux spontanés ont pu montrer leur puissance et leur réactivité, un monde où le travail n’est plus un acquis.
Nous sommes au cœur d’une évolution majeure de notre société. Nous devons être les porteurs et les acteurs de cette évolution. Les progrès technologiques des énergies renouvelables répondent à une menace directe qui pèse sur les populations mondiales. Il s’agit purement et simplement de l’adaptation d’une espèce à son milieu. Cette espèce, c’est nous. N’est-ce pas incroyable ?
Commander un exemplaire papier
Télécharger en pdf
1 comment
gérard student says:
Nov 27, 2015
Cette publication est bien écrite et pleine d’enthousiasme pour un nouveau modèle de société. Bravo.
Mais au delà d’inexactitudes techniques impossibles à lister ici faute de place – mais que j’aurais plaisir à développer par ailleurs – des aspects qui concernent les énergies renouvelables (EnR) présentées comme l’avenir immédiat, ne sont pas mentionnés ; ils sont pourtant fondamentaux.
Sans stockage de masse, impossible d’introduire plus de 30% d’EnR dans un mix de production électrique. Or, il n’existe aujourd’hui aucune solution industrielle de stockage qui répondrait au problème. Outre les coûts additionnels, si une technologie était demain découverte, elle accentuerait le problème majeur des EnR (éolien, solaire) qui est leur impact foncier et paysager, en plus de grever les coûts de production. Enfin, elle poserait les mêmes problèmes de sûreté que le nucléaire mais aussi que l’hydraulique de barrage, en passant du statut d’énergie de flux à celui d’énergie de stock.
Enfin, les EnR étant loin d’avoir franchi tous les obstacles techniques inhérents à leur intermittence (je n’ai pas parlé notamment de l’équilibre instantané du réseau), vouloir « mettre la charrue avant les boeufs » (allusion à la métaphore des vendeurs de bougies) en stoppant le nucléaire qui a fait ses preuves pour se lancer dans du tout renouvelable est un pari insensé : car l’enjeu (l’avenir énergétique de la France) est aussi celui de son économie donc de l’emploi.
Certains membres de votre sympathique think tank pourront penser que ces remarques sont celles d’un vieux technocrate, et ils auront en partie raison : je n’ai plus leur âge et beaucoup mes convictions s’appuient sur de l’analyse scientifique. Mais l’âge ne donne-t-il pas l’expérience et la sagesse, et les lois de la physique ne sont-elles pas plus intangibles que celles de la république ?